Il y a des noms comme celui d’Alexis Bacci qui font mouche direct à mes oreilles. J’avais été totalement transporté par l’histoire de ces plongeuses japonaise dans son livre Dérives. Véritable coup de cœur j’étais envoûté et je l’avais dévoré plusieurs fois. Une fois reçu ce nouvel ouvrage qu’est Possessions, j’ai contacté direct Alexis pour en parler avec lui. Toujours prêt à discuter comme lors de notre podcast, je lui ai promis un retour toute en transparence. C’est donc aujourd’hui que je tiens cette promesse. Coup de cœur encore ?
Synopsis
Antonio Ventimila est perdu dans une existence parisienne vide de sens. Un soir, il plaque tout, sans prévenir personne, direction l’Italie. Un accident de la route le fait échouer dans un hôpital turinois où il croise le chemin d’un romancier qui lui propose de l’assister pour son prochain livre : l’ouvrage de référence sur la ville. Réputée pour sa dimension ésotérique, Turin est une des trois capitales de la magie blanche et une des trois capitales de la magie noire ; le théâtre d’un ballet démoniaque, entre légendes urbaines, faits divers mafieux et vestiges obscurs de l’Histoire italienne. Pour Antonio, démêler les histoires criminelles de son enquête sera un chemin sinueux. Il commence par une rencontre avec Chiara, qui lui révélera ses mystères, tandis qu’Antonio affrontera les démons de la ville en même temps que les siens. Parmi eux, un deuil infernal et l’héritage de l’homme le plus maléfique du monde
C’est comment ?
L’atmosphère sombre et pesante de Possessions captive dès les premières pages. En effet, Alexis Bacci nous transporte dans un Turin ésotérique où les démons ne sont pas que des légendes. Par ailleurs, l’histoire suit avec une tension palpable le destin croisé de plusieurs personnages confrontés à des forces occultes qui les dépassent. De plus, le récit explore habilement les thèmes de la possession, de la culpabilité et de la rédemption, offrant une profondeur narrative. En outre, la qualité des dessins impressionne par son réalisme cru et son souci du détail, retranscrivant avec force les émotions des protagonistes et l’étrangeté des manifestations surnaturelles. Quant aux couleurs, elles renforcent l’ambiance angoissante, oscillant entre des teintes sombres et des éclairs de lumière vive qui soulignent les moments de tension dramatique. Ainsi, l’ensemble visuel et narratif concourt à une expérience de lecture immersive et marquante.
L’auteur
Concernant l’auteur, Alexis Bacci se révèle être un conteur visuel hors pair. Il a un parcours artistique diversifié, allant de l’illustration à la bande dessinée, il est dans la maîtrise de son trait et la richesse de sa narration graphique. En outre, son style se caractérise par une approche réaliste mais expressive, capable de rendre palpable l’invisible et de donner corps aux peurs les plus profondes. De même, son sens du rythme et du découpage des planches dynamise le récit et maintient l’attention du lecteur. Par conséquent, à travers Possessions, Alexis Bacci affirme une voix singulière dans le paysage de la bande dessinée, explorant les frontières du fantastique avec une maturité et une originalité remarquables. En somme, cette œuvre témoigne de son talent narratif et de sa vision artistique affirmée tout comme il avait pu le faire avec Dérives.
Conclusion
Pour conclure, Possessions s’impose comme une œuvre marquante du genre fantastique en bande dessinée. À travers son récit captivant et son esthétique soignée, Alexis Bacci explore avec brio les thèmes universels de la lutte contre le mal, de la fragilité de l’âme humaine face aux forces obscures, et de la quête de rédemption. L’auteur semble vouloir nous confronter à nos propres peurs et à la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous, en utilisant la possession comme une métaphore puissante de nos démons intérieurs. De plus, la complexité des personnages et leurs trajectoires tourmentées enrichissent la narration et invitent à une réflexion profonde sur la nature du bien et du mal. Ainsi, au-delà du suspense et de l’horreur, Possessions offre une lecture riche en significations, où l’invisible révèle des vérités troublantes sur la condition humaine.