On ne va pas se mentir, on attendait DICE et EA au tournant. Très, très près. Après un Battlefield 2042 qui avait servi de punching-ball, la pression était maximale pour ce Battlefield 6. Annoncé comme un retour aux sources, une lettre d’amour aux vétérans de Bad Company 2 et BF3, tout en exploitant enfin la puissance de la PS5, le jeu devait tout prouver. Alors, on a enfilé le treillis, nettoyé les lunettes, et rechargé la DualSense. On a plongé dans le chaos assourdissant de ce nouveau conflit mondial. La promesse de la guerre totale est-elle enfin tenue ? Est-ce que DICE a réussi à se racheter ? On vous dit tout.
Le mode solo
La première vraie bonne nouvelle, c’est elle : la Campagne. Oui, une vraie campagne solo, scénarisée, avec des personnages et des enjeux. Ce mode était totalement absent sur 2042. Ici, Battlefield 6 nous offre une aventure sombre et mature d’une dizaine d’heures. On y suit une escouade prise dans un conflit moderne qui dégénère rapidement. Sans spoiler, l’écriture est soignée et l’ambiance est lourde. Mais soyons clairs : ça reste du Battlefield. C’est spectaculaire, ça explose de partout, et ça sert surtout à nous familiariser avec les nouvelles mécaniques de jeu. On alterne entre phases d’infiltration tendues et batailles rangées absolument épiques. L’IA fait le job sans être révolutionnaire, mais la mise en scène est souvent à couper le souffle. C’est un excellent apéritif avant le plat de résistance, et on valide fort ce retour.

Le Multi
Cependant, Battlefield, on y vient pour le multijoueur. Et Battlefield 6 frappe très, très fort. Première chose qui saute aux yeux : la destruction. Elle est ENFIN de retour. On ne parle pas de faire tomber un muret en placo ; on parle d’effondrer des façades entières de buildings pour ouvrir une nouvelle ligne de tir, de créer des cratères avec un tank pour se mettre à couvert. La physique est impressionnante et, surtout, elle a un impact tactique réel. Les modes Conquête et Percée sont les rois de la fête, sur des cartes (64 joueurs sur PS5) qui fourmillent de détails. Le level design est une franche réussite.
On sent l’influence des meilleures cartes de la série. Les cartes urbaines comme « Brooklyn » ou « Le Caire » sont denses, verticales, tandis que les cartes plus ouvertes laissent la part belle aux véhicules. Le feeling des armes est lourd, réaliste. La coopération est de nouveau au centre de tout. On a vraiment l’impression d’être un rouage essentiel dans une immense machine de guerre. Voir son escouade tenir un point in extremis pendant qu’un hélico allié vous sauve la mise… c’est pour ça qu’on joue à Battlefield.

L’Héritage Corrigé de 2042
La question qui brûle toutes les lèvres : en quoi est-il meilleur que Battlefield 2042 ? La réponse est simple : Battlefield 6 semble avoir été conçu en cochant méthodiquement toutes les cases des plaintes des joueurs sur le précédent opus. Là où 2042 avait dilué l’esprit d’équipe avec ses Spécialistes, BF6 réintroduit un système de classes clair (Assaut, Ingénieur, Soutien, Éclaireur). On sait qui fait quoi. Les spécialistes n’ont pas disparu, mais ils sont désormais des archétypes au sein de ces classes avec un rôle défini. Fini l’escouade de 4 « Sundance ». Ensuite, les cartes. 2042 proposait des cartes immenses, certes, mais souvent vides. BF6 préfère la densité. Les cartes sont grandes, mais chaque zone a un intérêt tactique. La destruction, quasi-absente en 2021, est ici centrale. Enfin, et c’est le plus important : Battlefield 6 est sorti fini. L’interface est claire, les bugs sont minimes, et l’équilibrage semble bien plus réfléchi. C’est, en quelque sorte, le jeu que 2042 aurait dû être à sa sortie.

La PS5 en Sueur
Sur PS5, le jeu est une claque. On tient un 60 FPS solide comme le roc, même quand l’immeuble d’en face décide de prendre sa retraite. Les effets de particules, la météo dynamique (les tempêtes de sable qui changent totalement la visibilité sont folles) et les éclairages… tout est fait pour l’immersion. Mais la vraie star, c’est le son. Le « sound design » de DICE reste le meilleur du marché, point final. Le sifflement d’une balle de sniper, le grondement sourd d’un tank qui approche, l’effondrement d’un bâtiment au loin… C’est assourdissant de réalisme. On joue en casque, et on est dedans. La DualSense n’est pas en reste, avec des gâchettes adaptatives qui offrent une vraie résistance selon l’arme et des vibrations haptiques qui retranscrivent le chaos ambiant.

Conclusion
En conclusion, Battlefield 6 n’est pas une révolution. C’est une rédemption. DICE a écouté les joueurs. On retrouve tout ce qui fait le sel de la licence : des batailles épiques à grande échelle, de la destruction stratégique, une coopération vitale, et ce sentiment grisant d’être minuscule face à la machine de guerre. En reprenant les meilleures idées de BF3 et BF4, en y ajoutant la puissance de la PS5 et, surtout, en corrigeant les erreurs monumentales de 2042, on tient tout simplement le meilleur FPS multijoueur de ces dernières années. La Saison 1 est imminente, un mode Battle Royale est teasé… L’avenir s’annonce radieux. On retourne sur le front, et cette fois, on y reste. Ma note : 18/20
