Interview TAICCA : Les T-mangas débarquent chez Mangas.IO

Vous aimez les mangas et vous ne connaissez pas encore Mangas.IO ? Je vous invite rapidement à découvrir cette plateforme qui permet de lire (de manière dématérialisée et légale) de nombreux titres pour 6,90€ / mois. L’occasion de découvrir de nombreuses licences comme Naruto (oui les 72 tomes), Blitz ou encore Dororo. Mais aujourd’hui nous allons surtout vous parler de TAICCA et des T-mangas à travers l’interview de Jiun Wei LU – CEO of TAICCA.

Bonjour, pouvez-vous nous présenter TAICCA ? 

L’Agence des Contenus Créatifs de Taïwan (Taiwan Creative Content Agency, TAICCA) a été créée en 2019 en tant qu’organisation intermédiaire pour le contenu culturel local, reliant les ressources gouvernementales et privées afin de promouvoir le développement de l’industrie du contenu culturel taïwanais sous différents angles, tels que la production, le financement, l’accès, l’image de marque et l’expansion sur le marché international, avec pour mission de progresser dans l’arène internationale.

Taïwan dispose d’un contenu culturel riche et varié, ainsi que d’une capacité créative diversifiée et d’une force technologique de premier plan. L’industrie du contenu doit faire appel à des investissements en capital, à des apports technologiques et à la coopération internationale afin de promouvoir un environnement industriel plus dynamique et d’augmenter le nombre d’œuvres commercialisables.

Elle continue à étendre le marché à l’international, en connectant activement des réseaux de coopération transfrontalière et intersectorielle par le biais de coentreprises et de coproductions internationales, d’expositions à l’étranger et de coopérations commerciales internationales pour le contenu taïwanais. Elle a lancé divers programmes de soutien pour promouvoir davantage d’œuvres à fort potentiel commercial et encourage l’application de nouvelles technologies dans l’industrie du contenu.

Qu’est ce qu’un T-manga ? 

Un T-Manga désigne un manga d’origine taïwanaise mais de style japonais. Grâce à une liberté de création sans aucune restriction, Taiwan dispose d’une gamme variée de bandes dessinées, allant du roman graphique aux comics à l’américaine, en passant par la BD franco-belge et les webtoons, de plus en plus nombreux ces dernières années. Toutefois, les bandes dessinées taiwanaises ont longtemps été influencées par les mangas japonais. Ces mangas en noir et blanc de style japonais constituent aujourd’hui encore le pilier de l’industrie locale de la bande dessinée. Similaires aux mangas japonais en ce qui concerne le storyboard, la représentation narrative et la conception des personnages, les T-Mangas ont un petit quelque chose en plus: ce sont des éléments de style et un contexte culturel spécifiques à Taiwan. Le lecteur pourra apprécier une nouvelle sorte de mangas à la japonaise, certes différente, mais tout aussi extraordinaire.

À partir de cette année, avec le T-Content (contenus taïwanais) comme pierre angulaire, nous allons progressivement développer l’image de marque de l’industrie du contenu à travers des événements organisés par TAICCA à travers le monde entier. Et le T-Manga est le principal objectif que nous mettons en avant dans l’industrie de la bande dessinée.

Ou pouvons-nous lire ces T-mangas ? 

De nombreux éditeurs français de BD (et de Manga) ont importé des œuvres taïwanaises. Citons par exemple les Éditions Kana, qui ont publié cette année le très attendu Fils de Taīwan, et d’autres nouveaux éditeurs indépendants et montants tels Nazca Éditions, les Éditions ChattoChatto et Komogi, qui ont eux aussi publié de nombreuses œuvres remarquables en provenance de Taiwan. D’après ce que nous savons, d’autres grands projets d’édition auront lieu vers la fin de l’année et le début de l’année prochaine. Il convient de mentionner que depuis la fin de l’année dernière, TAICCA coopère avec l’application française de lecture de manga en ligne Mangas.io afin de promouvoir les différents styles du manga taiwanais. Elle est aujourd’hui la seule plateforme à proposer autant de T-Mangas.

Grâce à la coopération entre Mangas.io et la SNCF, on peut, depuis le mois d’octobre, découvrir des T-Mangas à bord des trains français! Nous espérons qu’en coopérant avec davantage de canaux et de plateformes grand public, nous parviendrons à promouvoir l’excellence de la BD et du manga taiwanais auprès d’un plus large lectorat.

Quel est votre partenariat avec Mangas.io ? 

Outre la mise en avant des contenus taiwanais précédemment cités, nous avons également lancé des coopérations marketing globales, notamment lors du FIBD d’Angoulême 2023, en faisant la promotion de la BD taiwanaise par le biais de la gastronomie. Lors de la Japan Expo de juillet, nous avons fait du T-Manga le cœur de nos activités de communication, en rejoignant le projet de quartier manga, sous la houlette de Mangas.io. Nous y avons investi des ressources financières et humaines, en produisant des objets publicitaires distribués en marge des événements, des films, et en coopérant avec des bédéistes taiwanais pour fournir les prix remis lors de concours. Nous souhaitions que les lecteurs français puissent se familiariser de manière plus directe avec le T-Manga et découvrir le charme de la créativité taiwanaise.

J’ai découvert pour ma part mon premier T-manga version papier avec The Funeral Concerto, pensez-vous qu’à l’instar des manwhas les T-mangas vont petit à petit débarquer en version papier en France ? 

Nous sommes ravis d’apprendre que vous avez pu découvrir Concerto funéraire. Cette BD a reçu un très bon accueil lors de sa présentation par TAICCA dans différents pays. La version japonaise vient d’ailleurs d’être publiée cette année au pays du soleil levant.

Les webtoons coréens sont principalement lus en ligne depuis un smartphone, ce qui est très différent des bandes dessinées papier en termes de mode de lecture et de méthode de distribution. Par conséquent, les T-Mangas au format papier ne pourront peut-être pas pénétrer le marché français aussi rapidement que l’ont fait les webtoons coréens. Cependant, la demande croissante en mangas de style japonais sur le marché français représente une formidable opportunité pour les T-Mangas. TAICCA poursuivra ses efforts, avec pour objectif d’augmenter la présence et la visibilité des T-Mangas sur le marché français de la bande dessinée.

Pourriez-vous nous proposer un / votre TOP 3 T-manga ?

Plusieurs T-Mangas sont récemment sortis en France. Nous vous recommandons Miao, la légende du chat démon, actuellement disponible sur l’application de lecture en ligne Mangas.io. Il s’agit d’un shōnen au rythme vivant, dans lequel un lycéen maigrelet devient super fort après que le chat démon a eu pris possession de son corps. Aux terribles épreuves auxquelles sont confrontés le lycéen et le chat démon ont été intégrés des éléments familiaux et religieux typiquement taiwanais. Dans ce manga shōnen, le style taiwanais est palpable.

TAICCA a lancé Taiwan Comic City, une plateforme présentant des bandes dessinées locales disponibles en plusieurs langues, dont le français. Si vous souhaitez découvrir d’autres BD taiwanaises, nous vous invitons à consulter cette plateforme. Vous y trouverez notamment la BD intitulée Marionnette, laquelle a été sélectionnée pour le Prix de l’Association des auteurs de bande dessinée japonais. Il s’agit d’une fiction répondant aux codes des mangas japonais, librement inspirée des célèbres aventures de Pinocchio. Cette histoire de meurtres en série pleine de suspense étonne par son graphisme impeccable.

La plateforme CCCwebcomics, gérée par TAICCA, joue aussi un rôle d’incubateur pour certaines œuvres originales taiwanaises. Plusieurs d’entre elles sont d’ailleurs disponibles sur Mangas.io, comme Café Latte. Nous espérons qu’à travers cette coopération, le lectorat français puisse accéder dès l’année prochaine à encore plus de T-Mangas!

Pouvez-vous nous donner un aperçu des futurs projets et initiatives de TAICCA pour stimuler davantage l’industrie du contenu culturel à Taïwan ?

L’industrie de contenu culturel est l’une des industries clés de la stratégie nationale de Taiwan et constitue avant tout un pont important reliant notre pays au reste du monde. Afin de promouvoir davantage ce secteur, TAICCA s’appuiera à l’avenir sur le concept d’accélérateur de l’industrie du contenu culturel d’envergure nationale, en intégrant et en reliant les ressources de diverses parties pour aider l’industrie du contenu culturel de Taïwan à gagner en visibilité au niveau mondial. La compétitivité des contenus étant la clé d’une croissance durable de ladite industrie, TAICCA renforcera ses capacités de narration, de courtage et de gestion, cultivera davantage de talents internationaux dans de multiples disciplines et renforcera ses mécanismes de coopération et de coproduction avec des entités nationales et étrangères afin de produire davantage de contenus commercialisables et de bonne qualité.

À l’avenir, nous co-investirons avec des entreprises nationales et étrangères, notamment dans les secteurs des télécommunications, de la technologie, de la finance et du contenu international, et nous ferons appel à davantage de capitaux privés. Dans le même temps, nous promouvrons des contenus stars, nous nous appuierons sur des équipes de création, sur des œuvres et autres mécanismes pour construire des “stars” capables d’améliorer la réputation internationale des contenus et des talents taiwanais.

Avec des alliances internationales comme objectif, nous renforcerons notre capacité de coopération industrielle internationale, établirons et approfondirons les relations de coopération locale par le biais de mécanismes tels que les coentreprises, les coproductions et les organisations conjointes, afin d’ouvrir canaux et marchés internationaux à l’industrie du contenu culturel de Taïwan par le biais de voies plus diversifiées, et de promouvoir le contenu multiculturel local auprès d’un public mondial.

Comment TAICCA collabore-t-elle avec les éditeurs français pour faciliter l’importation et la publication des œuvres taïwanaises en France ?

Depuis sa création, TAICCA a toujours coopéré et échangé avec la France dans les domaines du cinéma et de la télévision, de la musique, de l’édition, de la culture et de la technologie. Pour ce qui est de l’édition de bandes dessinées, le FIBD d’Angoulême, qui se tient fin janvier de chaque année, est une étape très importante pour TAICCA. En effet, notre agence supervise l’organisation du pavillon Taiwan, invite des bédéistes taïwanais à venir échanger avec le public, et gère une zone dédiée aux droits d’auteur, afin que les éditeurs français puissent avoir un accès direct aux artistes et aux professionnels des droits d’auteur, et que les œuvres taïwanaises puissent être introduites plus facilement sur le marché français.

De plus, nous investissons beaucoup de ressources marketing dans les œuvres présentes sur le marché français, en vue de renforcer la confiance et les attentes des éditeurs français dans la publication d’œuvres taiwanaises. Citons en exemple notre collaboration avec Mangas.io, à qui nous fournissons des listes d’ouvrages taiwanais en continu. Nous aidons les professionnels des deux parties à entrer en relation et œuvrons à la diffusion des ouvrages taiwanais. Lors d’événements d’envergure tels que la Japan Expo, nous renforçons nos efforts marketing afin que les professionnels de l’édition et les lecteurs prennent conscience qu’une nouvelle vague d’œuvres taiwanaises est en train de naître.

Récemment, outre dans la finalisation de cessions de droits d’auteur, nous sommes également intervenus au stade de la production, pour promouvoir la coopération et la coproduction entre les talents et les canaux des deux parties. En novembre dernier, nous avons organisé une rencontre d’échange sur la coproduction de bandes dessinées entre Taiwan et la France. Pour cela, nous avons invité des éditeurs français à se rendre à Taiwan afin de rencontrer auteurs et professionnels du secteur. Des projets passionnants sont en cours d’élaboration. Nous espérons que les ouvrages concernés seront très bientôt dévoilés aux lecteurs français.

Merci Jiun Wei LU – CEO of TAICCA et Mangas.IO pour cette belle et riche interview.

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