Interview Christophe Cointault, mangaka français, auteur de Tinta Run

Vous le savez si vous suivez le blog depuis des mois, parfois même des années, j’aime mettre en avant certaines personnes à travers des interviews. Ce sont parfois des illustrateurs, des collectionneurs, des développeurs, mais aussi souvent des artistes. Aujourd’hui je vous propose une interview de Christophe Cointault, mangaka français, auteur de Tinta Run aux éditions Glénat, un manga disponible le 7 février 2018.

Bonjour Christophe, peux tu te présenter et présenter ton parcours ?

Bonjour, je suis Christophe Cointault, auteur du manga Tinta Run aux éditions Glénat. J’ai toujours dessiné, avec des influences allant des dessins-animés du club Dorothée aux jeux vidéo, en passant par les Picsou Magazine, les Tortues Ninja et les magazines Strange. Après un Bac ES, j’ai fait une année aux beaux-arts d’Angoulême. Ce fut une déception. J’ai essayé de me réorienter mais… pouf ! Je me suis retrouvé à travailler à Paris, dans les bureaux. Au bout de 3 ans, j’ai arrêté pour me consacrer à 100 % à mon rêve de toujours : la BD. Et plus particulièrement le manga. De fil en aiguille, j’ai sorti une série en autoédition, « Central Yuniverse » (3 tomes) puis j’ai proposé Tinta Run à Glénat en 2016 et voilà !

Tu lances ton premier manga, pas trop le trac ?

C’est un mélange de trac et d’excitation… Une fois que l’œuvre est en magasin, elle ne nous appartient plus. C’est le public qui se l’approprie et qui vit avec. Donc autant se concentrer sur la suite, cela m’évite de trop paniquer !

Comment en es-tu arrivé là ? C’est un rêve pour de nombreux artistes ici en France de pouvoir sortir un manga.

Avoir des rêves, c’est beau et c’est très important. Mais pour les réaliser, il n’y a pas de secret : il faut se bouger ! Je me suis renseigné pour savoir comment construire une bonne histoire, j’ai lu, j’ai développé ma culture générale et shonen en particulier, car c’est ce que je voulais faire. J’ai travaillé mon dessin et constitué un dossier éditorial pour l’envoyer à Glénat. Puis le dialogue s’est noué avec eux et Tinta Run a pu devenir la série que vous découvrez aujourd’hui. Mais je dirais que c’est avant tout du travail personnel. La décision de « s’enfermer » chez soi pour travailler, écrire, construire, est fondamentale dans ce processus.

Peux-tu nous présenter Tinta run ?

C’est un shonen « à la française » dont le thème principal est la liberté. Nous suivons le jeune Arty Henrix, dans le monde imaginaire de Phinéa. Ce monde est régi par des lois strictes, établies par les puissants Tinters. En effet, ce sont eux qui, grâce aux pouvoirs de la Tinta, président aux destinées du peuple. Arty a 16 ans et doit faire un stage pour apprendre un « vrai » métier. Mais lui est convaincu de pouvoir devenir un grand Tinter et de changer le monde. Face à son patron tyrannique, il libère ses pouvoirs… et n’a d’autre choix que de partir dans un road-trip bien barré, avec son ami Dumond, le clandestin affable. Une grande aventure l’attend pour essayer de devenir ce fameux Tinter qui changera le monde… et conquérir sa liberté !

Connais-tu déjà le nombre d’exemplaires pour cette série ?

Non. Je connais la fin, elle est établie depuis le début et ne changera pas. Mais pour y arriver, cela dépendra du succès auprès du public. Si la série marche, on peut aller au-delà de dix tomes… alors croisons les doigts !

Quelles sont pour toi les plus grandes difficultés de ce métier ?

Je dirais qu’il y a deux principales difficultés. Elles ont pour point commun de s’inscrire dans la durée. La première, c’est de trouver un enjeu qui en vaille la peine. Quelque chose qui vous corresponde profondément, qui vous fera vibrer de la première à la dernière page, pendant plusieurs années voire une vie. Car quand on fait une série, il faut s’imaginer que cela peut être l’histoire de sa vie… C’est un peu vertigineux et effrayant, peut-être, mais il faut jouer le jeu à fond !
La seconde difficulté, c’est tout ce qui concerne les « à côté ». Je dirais que c’est tout aussi difficile de construire sa vie personnelle que professionnelle. Les aléas du quotidien peuvent vite vous détourner de vos objectifs éditoriaux, il faut apprendre à jongler avec tous ces paramètres. Par chance, je suis très bien entouré et je vis dans un cadre merveilleux. Sans cela, je ne suis pas sûr que Tinta Run aurait vu le jour…

Quelles sont tes inspirations ?

Comme je vous l’ai dit, j’ai les inspirations classiques d’un enfant des années 90. Il y a un peu de tout, mais mon pilier principal restera à jamais Dragon Ball. Je suis un très grand fan de la Nintendo 64 aussi, aucune console ne m’a autant fait rêver. Films musclés et musiques électro (principalement) complètent ce tableau hautement intellectuel… Ah, il y a aussi l’actualité, la vie de tous les jours et l’histoire de l’humanité en général (j’adore les documentaires qui parlent de civilisations anciennes !).

Peux-tu nous raconter une journée type ?

Mes rythmes de travail peuvent varier en fonction des périodes. Mais généralement, je me lève avant 8h pour m’occuper de mon fils. Une fois qu’il est déposé chez la nounou, je rentre travailler. Un repas à 13h devant le JT, un goûter à 17h avec ma femme et mon fils qui rentrent de chez la nounou puis le dîner à 20h… devant le JT ! Après on prolonge un peu cette pause en regardant un film. Finalement, ce sont des repères classiques qui rythment mes journées. La seule différence c’est que je peux travailler la nuit, jusqu’à 3, 4 ou 5h… et me lever 3 heures après (ouille) ! J’essaie d’avoir une journée de coupure le weekend, ou une soirée « festive ». Sinon, quand j’en ai marre des planches ou de l’écriture, je vais courir. C’est important de s’aérer. Mais globalement il y a du travail tous les jours, en dehors de ces petites pauses.

Ou pouvons nous te retrouver dans les prochains mois ?

Je fais ma toute première dédicace à Bordeaux, à la Librairie Mollat, le vendredi 9 février, soit deux jours après la sortie de Tinta Run ! Puis les 17 & 18 février à Bulles-en-Val près d’Orléans ; la Japan Expo Sud à Marseille du 9 au 11 mars ; et le Salon du Livre de Paris du 16 au 19 mars 2018. Et sinon en librairie, avec la sortie du tome 2 pour le 4 juillet prochain !

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