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Avis manga : Bota Bota de Paru Itagaki

Paru Itagaki, la mangaka déjantée derrière Beastars et SANDA, nous revient avec un one-shot aussi étrange qu’envoûtant : Bota Bota, publié chez Ki-oon. Un titre court, qui sonne comme le bruit d’un liquide qui coule… et ce n’est pas pour rien. Dans ce récit, l’autrice s’attaque à un sujet inattendu : une jeune femme allergique à la saleté, au point d’en saigner du nez. Oui, oui, vous avez bien lu.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit détour par les coulisses. Bota Bota n’est pas sorti de nulle part. Paru Itagaki avait d’abord imaginé un Père Noël client de prostituée (oui, encore une idée folle) dans une courte histoire publiée en 2018. De là est née une “contrainte” éditoriale qui l’a poussée à créer cette oeuvre. Résultat : un ovni manga, à mi-chemin entre drame, comédie et introspection. Cette liberté totale, c’est ce qui fait tout le sel de l’œuvre. Paru Itagaki s’éclate, et ça se sent. Elle quitte ses animaux anthropomorphes pour se frotter (façon de parler) à des personnages humains, mais toujours avec cette même sensibilité brute et son humour bien tordu.

Mako, héroïne du sang et des larmes

Mako est une jeune femme mysophobe. À chaque contact avec la saleté, son nez se transforme en fontaine. Et quand on parle d’amour et de relations physiques… disons que ça devient rapidement compliqué. Sous des airs de comédie érotique, ce manga aborde en réalité des thèmes bien plus profonds : la peur du contact, la honte de soi, la frustration, et le regard des autres. Ce qui impressionne, c’est la façon dont Paru Itagaki parvient à rendre tout ça crédible. Mako n’est pas un gag ambulant, c’est un personnage bouleversant. Derrière ses saignements à répétition, il y a une vraie douleur, un passé trouble et un besoin d’amour sincère. C’est grotesque, oui, mais jamais gratuit.

Entre horreur douce et comédie grinçante

Graphiquement, Bota Bota transpire le style Itagaki : traits nerveux, visages expressifs, mise en scène parfois chaotique, mais toujours maîtrisée. La mangaka jongle entre horreur, sensualité et absurde. Certains passages rappellent carrément Carrie de Stephen King, notamment dans cette manière de mélanger le corps, la honte et le sang. C’est cru, mais intelligent. Et si le manga commence comme une succession d’histoires indépendantes, il tisse peu à peu un fil rouge. L’ensemble devient alors une réflexion sur la solitude, les traumas et la confiance en l’autre. Un vrai drame humain déguisé en farce sanglante.

Bota Bota : Un one-shot à lire sans se boucher le nez

Avec ce one shot, Paru Itagaki livre une œuvre mature, imparfaite mais sincère. Cette oeuvre prouve encore une fois qu’elle ne sait pas faire “comme les autres”. C’est dérangeant, drôle, mélancolique et profondément original. Bref, un OVNI comme on les aime, à lire sans peur du rouge…

Quelques planches du tome 1 :

©Paru Itagaki/NIHONBUNGEISHA

Bota Bota – Auteur :  Paru Itagaki – Éditeur : Ki-oon

Chaque tome est disponible au prix de 7,95€ frais de port inclus. Ma note pour ce tome : 16/ 20

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