On retrouve par moment des œuvres qui nous tapent à l’œil. Dernièrement C’était Possessions d’Alexis Bacci qui en était une. Aujourd’hui débarque Le temps des pivoines qui rien que par sa cover nous attire le regard direct. Les couleurs et les dessins en style pastel sont tout d’un tableau de maître. Cependant, il ne faut pas se fier à la ouverture et voir le contenu. Une petite plongée dans le XIIIe siècle devrai éclaircir cela
Synopsis
Entouré de sa femme et de sa fille, Jean habite un petit village moyenâgeux, où il mène une existence paisible en cultivant la terre. Mais une période sombre s’annonce… Le seigneur de la région, Rolant, aveuglé par ses ambitions, déclenche un sanglant conflit avec le seigneur voisin, Layon. Pour garnir les rangs de ses soldats, il n’hésite pas à enrôler de force les hommes du village ! Du jour au lendemain, Jean, paysan à la carrure imposante, devient soldat. Tandis que femmes et enfants restent en retrait, Jean part combattre dans l’espoir de retrouver bientôt sa famille. Hélas, une fois de retour, rien ne sera plus jamais comme avant. Profitant de l’absence des hommes, des pillards ont incendié son village. Jean est désormais seul face à la barbarie du monde.
C’est comment ?
Le temps des pivoines nous plonge au cœur du XIIIe siècle français, offrant une immersion totale dans une période riche en événements. Chaque planche révèle un univers médiéval fascinant, où les détails architecturaux et vestimentaires, scrupuleusement étudiés, confèrent une authenticité remarquable à l’ensemble. Effectivement, la qualité des dessins de Maxime Belloche atteint un niveau d’excellence, chaque trait contribuant à la profondeur des personnages et à la richesse des décors. De plus, les couleurs, également signées par Belloche, sont choisies avec une précision artistique qui sublime l’atmosphère générale, passant des teintes chaudes des châteaux aux nuances plus sombres des forêts. Ainsi, Le temps des pivoines constitue un festin visuel qui capte immédiatement l’attention du lecteur, l’invitant à explorer chaque recoin de ce monde médiéval recréé avec tant de passion.
Les auteurs
Aucha, au scénario, et Maxime Belloche, au dessin et à la couleur, forment un duo créatif dont la synergie est palpable. D’une part, Aucha tisse une intrigue complexe et captivante, s’appuyant sur des bases historiques solides pour élaborer un récit qui, bien que fictif, pourrait être vrai. De ce faite, cette approche confère à l’histoire une crédibilité saisissante, permettant aux lecteurs de s’immerger sans réserve dans les péripéties des personnages. D’autre part, le style de Belloche se caractérise par une élégance et une expressivité remarquables. En outre, ses planches ne se contentent pas d’illustrer le texte ; elles le complètent, ajoutant des couches de sens et d’émotion à travers des expressions faciales nuancées et des paysages évocateurs. Finalement, cette collaboration réussie entre les deux auteurs donne naissance à une œuvre cohérente et esthétiquement plaisante, qui se distingue par son originalité et sa maîtrise narrative.
Conclusion
En somme, Le temps des pivoines s’impose comme une bande dessinée d’exception, où chaque élément contribue à une expérience de lecture immersive et mémorable. La précision des dessins de Maxime Belloche, alliée à une palette de couleurs judicieuse, donne vie à un XIIIe siècle français fascinant et historiquement crédible. Le scénario d’Aucha, riche et bien ficelé, nous transporte dans une histoire où le réalisme côtoie l’aventure, captivant le lecteur de bout en bout. Cette œuvre est un véritable témoignage du talent de ses créateurs, offrant un équilibre parfait entre l’esthétique visuelle et une narration profonde. C’est une BD à ne pas manquer pour les amateurs d’histoires médiévales et de grand art graphique.